feignant

feignant

feignant, ante [ fɛɲɑ̃, ɑ̃t ] n. et adj.
faignant v. 1200; p. prés. de feindre « rester inactif, paresser », altéré dès 1321 en fainéant, d'apr. néant
Fam. Paresseux invétéré. Quel feignant ! fainéant, paresseux. « tu te la coules douce, c'est un métier de feignant que le tien » (Queneau ). Adj. Ce qu'il est feignant ! ⊗ CONTR. Bûcheur, travailleur.

⇒FEIGNANT, ANTE, FAIGNANT, ANTE, adj. et subst.
[Forme pop. de fainéant] Synon. de cossard (pop.), paresseux; anton. bûcheur (fam.), travailleur.
I.— Subst. Faudra travailler. Et ce n'est pas un métier de faignant que j'assume (RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1905, p. 70). Le vieux Péloueyre criait à Marie de Lados lorsque, épuisée, la jeune fille se laissait choir sur une chaise : « Lève-toi, feignante. » Il ne supportait pas de voir une servante assise. Même ses repas, en ce temps-là, Marie les prenait debout, sur le pouce, en servant ses maîtres (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 346). La voix était bonasse et molle, une voix de franc feignant, sans malice (GENEVOIX Raboliot, 1925, p. 195). Des feignants qui profitent d'être à la table des autres pour s'en mettre plein et tant, qu'ils sont lourds sur l'ouvrage (AYMÉ, Jument, 1933, p. 173).
Loc. pop. Se faire du lard de feignant. S'engraisser. Qu'est-ce qu'elle fourbançait dans sa tête, toute seule, pendant que Raboliot se nourrissait à la table de Touraille, se faisait du lard de feignant? (GENEVOIXRaboliot, 1925 p. 133).
Emploi en interj., région. (Midi). Feignant de bonsoir! Juron. — Allez, le Nègre, tire un peu, feignant de bonsoir (GIONO, Regain, 1930, p. 175).
II.— Adj. Chiffonet. — Le porteur d'eau!... C'est toi qui m'as réveillé, imbécile? Machevoine. — À midi! ... Faut-il que vous soyez feignant! (LABICHE, Misanthr. et Auv., 1852, I, 7, p. 147). Tu sais que je ne suis pas trop feignant, je n'ai pas du poil dans la main pour l'ouvrage (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 225). — Rose est faignante... De là une dissertation sur la façon de « corriger » les enfants (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 259). Il se décidait pourtant, entraînait Raboliot derrière lui : — Au travail, feignants que nous sommes! Ils s'en allaient dans l'atelier, s'asseyaient sur des escabeaux. Le vieux, tout en besognant, n'oubliait point de faire aller son battant (GENEVOIXRaboliot, 1925 p. 128).
Rem. On relève ds la docum. les graphies a) Faigniant. Ce faigniant, comme tous les jolis garçons, un souteneur de pièces, quoi! est la coqueluche du boulevard du Temple (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 402). « Le v'là, le gros sapas, le v'là, le propre à rien, le faigniant, ce gros soulot! C'est du propre, c'est du propre! » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Toine, 1885, p. 179). b) Fainiant. Il se perpétue et le peuple dit : Fainiant, moriginer, pipie, recipissé, resida, sibile, batiau, siau (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 151). c) Feigniant. — Tiens! t'as pas seulement fermé la porte d'la rue, tant t'es feigniant! (MONNIER, Scènes pop., 1833, p. 5).
REM. 1. Feignantasse, subst. fém., péj. Synon. C'était cette feignantasse qui ne voulait pas sortir des draps (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 264). 2. Feignasse, subst., péj. Synon. — Attendez minute, feignasses! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 220). Pour des ramassis de feignasses qui finiront quand même au bagne! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936 p. 603). Les ouvriers, au jour d'aujourd'hui, ne s'occupent que de tarabuster le monde. Des feignasses (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 215).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-], et [fe-]. Faignant ds DUB., Pt ROB. et Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. Cf. fainéant. Fréq. abs. littér. Feignant : 312. Faignant : 11. Fréq. rel. littér. Feignant : XIXe s. : a) 264, b) 476; XXe s. : a) 523, b) 527. Bbg. QUEM. DDL t. 3.

feignant, ante [fɛɲɑ̃, ɑ̃t] n. et adj.
ÉTYM. V. 1200, faignant; p. prés. de feindre « rester inactif, paresser », altéré dès 1321 en fainéant d'après néant.
1 Fam. Paresseux invétéré. Fainéant. || C'est un feignant. Paresseux.Adj. || Ce qu'il est feignant !
1 N'empêche qu'on n'est ni un feignant, ni une bête, lorsqu'on a su mettre de côté douze mille livres de rente.
Zola, la Terre, I, III.
2 Un champ si bon, qu'il n'y en a pas de meilleur ! un champ où tout pousse, rien qu'à souffler dessus ! (…) Faut-il que tu sois feignant et lâche (…)
Zola, la Terre, IV, III.
3 (…) tu te la coules douce, c'est un métier de feignant que le tien.
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 39.
Appellatif injurieux. || « Est-ce que tu vas m'apprendre à parler, mauvais feignant » (Ch. Paul de Koch, la Grande Ville, t. I, p. 264).
2 Pop. et vx. Lâche.
4 Pas un, mon bonhomme, pas un !… tous rentrés dans leurs ateliers comme des feignants… Oh ! Les hommes !… les lâches !
Bayard et Dumanoir, les Guêpes, VI, in Répertoire dramatique, IV (in D. D. L., II, 3.).

Encyclopédie Universelle. 2012.

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